Table des matières
Qu’est-ce qu’un stablecoin ?
Les stablecoins sont des cryptomonnaies dont le prix est calqué sur la valeur d’une monnaie fiduciaire. Souvent il s’agit du dollar américain mais il peut y avoir une valeur de référence différente.
C’est l’émergence de la finance décentralisée qui a accentué le besoin en stablecoin sur le marché de la crypto. Ces dernières années plusieurs types de stablecoin ont vu le jour avec des mécanismes de stabilités différents.
Mi-2022, il y en a 23 mais tous ne se valent pas forcément.
Les premiers stablecoins a avoir été créés sont ceux collatéralisés par des monnaies fiat. Comme l’ USDT ou l’ USDC. Pour 1 USDT, 1 USD est gardé dans un compte dépôt garantissant le peg. Ensuite, il y a eut l’arrivée de stablecoins collatéralisés par de la crypto et des actifs numériques. Enfin, le dernier type de stable coin à avoir vu le jour est basé sur un mécanisme de stabilité algorithmique.
Les différents type de stablecoins
Il y a 4 types de stablecoins différents. Dans les suite de l’article nous détaillons chaque mécanisme de stabilité employé ainsi que les conséquences qu’ils peuvent avoir sur le trilemme du stablecoin.
Les stablecoins collatéralisés avec des fiat
Il s’agit des stablecoins les plus répandus et utilisés. La caractéristique principale de ce coin réside dans le fait que pour 1 coin il y a 1 dollar en collateral ce qui garantie une grande stabilité du peg.
L’USDT qui est le coin de Tether holdings domine largement le marché. Suivent l’USDC de l’américain Circle et le BUSD de l’exchange centralisé Binance.
La contrepartie de ce mécanisme de stabilité est une grande centralisation. En effet, la collatéralisation en dollar implique le recours au système financier traditionnel.
Le risque principal de ce type de stablecoin vient de cette centralisation. Les sociétés privées qui administrent ces stablecoins sont soumises aux autorités gouvernementales. Ces dernières pourraient mettre en place des lois pour réguler l’activité au détriment des utilisateurs. Gardons à l’esprit que les stablecoins viennent en concurrence avec la monnaie fiduciaire émise par les gouvernements et autres banques centrales.
Les stablecoins collatéralisés avec des crypto
Il s’agit des stablecoins dont le mécanisme est similaire à celui basé sur la monnaie fiat. Il y a toutefois une différence majeure qui est liée à la volatilité du collatéral. En effet, pour se prémunir de la volatilité des cryptos comme le bitcoin, ces stablecoins sont sur-collatéralisés pour assurer le peg au dollar.
Le protocole Maker DAO par exemple sur-collatéralise à 150% son stablecoin le DAI.
Le risque réside dans la nature du collatéral. Si le marché se retourne fortement et rapidement, le collatéral peut ne pas suffire pour garantir le peg. Le gros avantage est la décentralisation du système.
Certain stablecoin, pour réduire les exigences de collatéralisation on choisit de mixer crypto et autres stablecoins. Il s’agit de stablecoins hybrides comme le FRAX par exemple.
Les stablecoins algorithmiques
Ces stablecoins adressent la question de l’efficacité du capital. Leur mécanisme de stabilité est basé sur un algorithme de mint and burn. Le principe est assez simple, si il y a un dé peg de stablecoin, le token de gouvernance est émis pour compenser la baisse de valeur du stablecoin.
Dans le cas du crash de l’UST et du Luna, une attaque coordonnées de certaines baleines a montré la fragilité du mécanisme de stabilité. La part de marché des stablecoins algorithmiques a chuté au profit des stablecoins hybrides qui intègrent dans leur collatéral une part de crypto (hors token du protocole).
Le risque de dé-peg reste assez haut sur ce type de stablecoin. L’intérêt de ce type de coin réside dans sa décentralisation et dans l’efficacité du capital.
Le trilemme des stablecoins
Comme pour les blockchains, les stablecoins ont leur trilemme. Celui-ci est différent puisqu’il est constitué de 2 facteurs qui n’ont rien en commun.
- La stabilité du peg
- L’efficacité du capital
- La décentralisation
La stabilité du prix est la raison même des stablecoins. Plus la période est longue, plus certains mécanisme de stabilité révèle leurs faiblesses. C’est par exemple le cas des stablecoins algorithmiques.
A mesure qu’un stablecoin se développe, son efficacité en rapport au capital investit à de plus en plus d’importance. Par exemple, plus un stablecoin est collatéralisé, moins il pourra se développer et inversement.
Les stablecoins qui se sont largement développés, tirés par les besoins de la finance décentralisée ont un besoin de décentralisation.
Tableau des risques des stablecoins
Avec le tableau ci-dessous, nous avons voulu synthétiser la situation des principaux stablecoins sur le plan des risques. ils sont classés par capitalisation.
Ticker | Collatéralisation | Risques identifiés |
USDT | Fiat | Il s’agit du stable qui génère le plus gros volume. Largement utilisé dans le trading. Tether Limited, la société émettrice, n’a jamais fourni les audits démontrant la collatéralisation de chaque USDT. Le risque d’une sous collatéralisation existe bien que jusqu’à présent le peg ait été garanti. L’entrée en vigueur d’une réglementation plus dure, notamment aux USA pourrait compromettre la fiabilité du coin. Tether utilise le collatéral pour spéculer sur les marchés ce qui constitue un risque réel de perte. |
USDC | Fiat | Deuxième stable, juste dernière l’USDT, il a récemment gagné en popularité. Circle qui émet l’USDC, est très transparente sur les audits ce qui rassure les investisseurs. Les risques sont similaires à ceux de l’USDT et les audits dévoilés ne sont pas complets, laissant une part d’inconnue dans les activités spéculative de Circle. |
BUSD | Fiat | Il s’agit du stable de Binance qui a prit un part de plus en plus importante dans l’écosystème. Binance voit 35% des échanges crypto s’effectuer sur la plateforme et la possession de BUSD donne droit à certains avantages pour les utilisateurs (frais de trading réduits etc). C’est la société Paxos qui émet le BUSD fait un rapport mensuel des activités mais le risque reste présent. Comme pour Circle et Tether. |
DAI | Crypto | Le Dai est le stable décentralisé le plus important. Il est émis par MakerDAO et il est collatéralisé par de l’USDC ou de l’ETH à concurrence de 150%. Le protocole prévoit également le mint de MKR en cas de sous collatéralisation dans des conditions de marché qui serait trop extrêmes. Les risques sont assez importants dans ce cas: – smart contract (hack) – contagion suite au de-peg de l’USDC – de-peg suite à une dévalutation du collatéral en ETH |
FRAX | Hybrid | Le Frax suit un mécanisme de mint & burn du token de gouvernance FXS pour assurer le peg. La valeur du stablecoin réside dans la confiance donnée par les utilisateurs. Dans un scénario catastrophe, à l’instar de l’UST, il pourrait y avoir un emballement de l’algorithme et une perte des fonds totale. |
Conclusion
Le choix d’un stablecoin doit être guidé par le besoin. Que ce soit dans la defi ou pour du trading, chacun des stablecoin disponible a été développé pour répondre à un besoin en particulier. L’horizon de temps pedant lequel on envisage de garder son stablecoin doit être pleinement considéré lors du choix.
De manière générale, on peut dire que les 3 gros stablecoins basés sur un collatéral fiat (USDT, USDC et BUSD) sont les coins les plus sûrs mais qui offrent les rendements en defi les moins intéressants. En contre partie, les stablecoins algorithmiques ou hybrides offrent des rendements plus élevés contre un risque aussi plus important. Le crash de l’UST témoigne du risque et surtout de la rapidité avec laquelle les choses peuvent mal tourner.
Nous nous gardons bien de vous conseiller tel ou tel stablecoin mais nous espérons que cet article vous permettra de faire des choix un peu plus éclairés.